mercredi 20 juillet 2016

Quelques jours après l'attentat de Nice, le point sur l'enquête

Alors que les 84 victimes décédées ont été formellement identifiées, les enquêteurs s'intéressent à cinq personnes, toujours placées en garde à vue
Contacts ou soutiens logistiques : cinq personnes étaient toujours en garde à vue mercredi dans l'enquête sur l'attentat perpétré par Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, qui a tué 84 personnes le 14 juillet sur la promenade des Anglais à Nice, en leur roulant dessus.

La marque de Daesh sur un homme violent et perturbé

Selon les témoignages recueillis par les enquêteurs, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, Tunisien de 31 ans résidant en France depuis plusieurs années, vivait loin des préceptes de l'islam radical, "mangeant du porc, buvant de l'alcool, consommant de la drogue et ayant une vie sexuelle débridée", selon le procureur de Paris François Molins. Néanmoins, l'un des gardés à vue a confié qu'il s'était laissé pousser la barbe depuis huit jours, invoquant une signification religieuse, et qu'il lui avait dit ne pas comprendre pourquoi Daesh "ne pouvait prétendre à un territoire".
L'enquête dessine le profil d'un homme, dont la carrure musclée apparaît sur les photos, fasciné par la violence des vidéos qu'il consulte sur internet, lui-même violent avec son épouse, mère de ses trois enfants et dont il était séparé. Sa famille en Tunisie a aussi décrit des épisodes passés de dépression. C'est ce personnage instable qui semble avoir répondu aux appels répétés au meurtre Daesh, qui a revendiqué la tuerie.

Un acte prémédité

Lahouaiej-Bouhlel, chauffeur-livreur, avait réservé dès le 4 juillet le camion de 19 tonnes loué à compter du 11. Les 12 et 13 juillet, il conduit le véhicule sur la promenade des Anglais, au petit matin ou dans la soirée, semblant y faire des repérages. Depuis le 1er juillet, il avait multiplié les recherches internet sur les festivités organisées sur la célèbre avenue niçoise avec des expressions prémonitoires, comme "horribles accidents mortels", d'après l'exploitation de son ordinateur.
Bien avant, le 1er janvier, il avait aussi pris en photo, avec son téléphone, un article de Nice-Matin intitulé "il fonce volontairement sur la terrasse d'un restaurant".

Cinq personnes en garde à vue

Un homme de 35 ans, interpellé samedi, a été relâché mardi soir, tandis que cinq personnes étaient toujours entendues dans les locaux des services antiterroristes, près de Paris. Les enquêteurs s'y intéressent parce qu'ils ont été en contact avec Mohamed Lahouaiej-Bouhlel ou semblent impliqués dans la fourniture du pistolet automatique dont il s'est servi pour tirer sur des policiers.
Parmi eux, deux hommes ont vu leur garde à vue prolongée au-delà de quatre jours. Une telle prolongation, qui peut aller jusqu'à six jours, ne peut être décidée qu'en matière antiterroriste en cas de menace d'attentat imminent ou pour les nécessités de la coopération internationale.
Il s'agit d'un homme de 40 ans, arrêté vendredi et présenté comme une vielle connaissance du tueur. Le second suspect est un homme de 22 ans, qui a reçu dans les minutes précédant la tuerie, un SMS de Lahouaiej-Bouhlel, dans lequel il le félicite pour le "pistolet" qu'il lui a donné la veille, un calibre 7.65 mm avec lequel il a tiré sur des policiers juste avant d'être abattu. 
http://www.sudouest.fr/2016/07/20/quelques-jours-apres-l-attentat-de-nice-le-point-sur-l-enquete-2441099-7519.php

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